C’est Pierre Sansot qui écrivait que la lenteur ne signifie pas « l’incapacité d’adopter une cadence plus rapide », mais plutôt la « volonté de ne pas brusquer le temps, de ne pas se laisser bousculer par lui » afin d’« augmenter notre capacité d’accueillir le monde et de ne pas nous oublier en chemin[1]». Cette posture semble au cœur de la quatrième trajectoire performative de Patrick Beaulieu, qui, à bord d’un Kayak, se rend jusqu’à l’embouchure du fleuve Hudson, à New York. Après la Dodge (Vegas), le Ford Ranger (Ventury) et le camion postal (Vecteur monarque), la petite embarcation de cèdre impose son rythme. Elle expose également davantage le voyageur aux aléas de la nature.